Dans la peau de mon gynéco
Paru dans le Figaro du 25.03.2009, par Sandra de Vivies
Il est l'un des gynécologues accoucheurs parmi les plus actifs sur la place de Paris. Olivier Kadoch, 43 ans, livre son point de vue sur les remous actuels au sein de sa profession et évoque, sans tabou, son quotidien d'homme médecin auprès des femmes.
Notre gynéco sur le divan, c'est un peu un fantasme… Fixer nous-même la durée de la consultation et aborder toutes les questions qui nous préoccupent, comme lorsqu'on a ouï dire qu'il serait bientôt remplacé par un généraliste. On aimerait aussi savoir si ce médecin de l'intime n'est là que pour veiller à l'aspect technique de notre sexualité, ou si nous pouvons également lui confier nos angoisses toutes féminines.
Beaucoup de ses confrères se seraient défilés à l'idée d'une telle interview. Pas Olivier KadochOlivier Kadoch appartient à cette génération de médecins accoucheurs qui se sont construits sur l'idée, saugrenue pour leurs prédécesseurs, que la femme avait une sexualité. Voilà pourquoi il prend autant soin de la femme que de la future mère et de l'enfant à naître. Après des études de médecine à Paris, Olivier Kadoch a été enseignant, puis chef de clinique des Hôpitaux de Paris. Depuis 2000, il possède son propre cabinet et pratique environ deux cents accouchements par an – ce qui est important. Il s'est enfin spécialisé dans la chirurgie réparatrice, en particulier lorsqu'elle est envisagée suite à des problèmes d'incontinence, de descente d'organes ou de cancer du sein.. Le regard patiné, en ce vendredi après-midi, par une semaine pauvre en sommeil, ce fils de marchands a accepté de nous parler du métier qu'il a choisi lorsqu'il n'était qu'un petit bonhomme de 5 ans. Rencontre.
Lefigaro.fr/madame. – Pourquoi avez-vous choisi de vous occuper des femmes ?
Olivier Kadoch. - À travers cette spécialité, on touche à plusieurs aspects essentiels de la société : la sexualité, la naissance, le handicap, la maladie, la vie, la mort. Les femmes enceintes présentent aussi des attentes particulièrement fortes, d’où un contact très privilégié, une affection partagée.
Notre société a beaucoup changé depuis que vous avez commencé à exercer…