Docteur Kadoch

Gynécologue Accoucheur à Paris.

Chirurgien, Obstétricien.

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Les pertes foetales

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Définitions:

-Fausse couche précoce (FCP): C'est tout arrêt spontané d'une grossesse au premier trimestre avant le terme de 12 à 14 semaines d'aménorrhée (SA). Ceci inclut aussi l'arrêt du développement d'un oeuf clair, qui est un sac gestationnel sans embryon visible.

On considère aussi comme une FCP un retard de règles de quelques jours avec un dosage de ßHCG positif qui diminue ensuite rapidement, ce qui peut survenir lors de la PMA ((Procréation Médicalement Assistée).

La fréquence des FCP est de 20% des grossesses. Cependant cette fréquence est largement sous-estimée en raison des fausses couches non implantées passant inaperçues cliniquement. On estime que jusqu'à 60% des produits de conception ne dépassent pas le premier trimestre.

-Fausse couche tardive (FCT): C'est l'expulsion spontanée d'un foetus entre 12 (ou 14) et 22 SA (avant le terme de viabilité). Ceci s'accompagne souvent d'une rupture prématurée des membranes quelques heures ou quelques jours auparavant.

-Mort foetale in utero (MFIU): C'est l'arrêt de l'activité cardiaque foetale au-delà de 12 (ou 14) SA. L'échographie obstétricale à ce stade doit confirmer que les mensurations foetales correspondent au terme, pour distinguer cet accident d'une grossesse arrêtée non expulsée découverte tardivement. Cette distinction est inportante car les causes sont différentes et modifient la prise en charge ultérieure de la patiente.

La fréquence des FCT et des MFIU est difficilement évaluable car elles sont parfois considérées à tort comme des FCP, surtout pendant la période limite de 12-14 SA. On peut cependant estimer que les FCT et les MFIU constituent 2% des grossesses.

Les bilans selon le type de perte foetale:

-En cas de fausse couche précoce à répétition:

On considère qu'un bilan élaboré est nécessaire au bout de 3 FCP. Chez la femme de plus de 35 ans ou avec des difficultés de conception, le bilan est justifié au bout de 2 FCP. L'objectif est d'identifier la ou les causes de ces fausses couches afin de traiter la patiente ou de faciliter son accès à une PMA si elle le désire.

Au cours d'une consultation seront recherchés des antécédents et des signes cliniques de stérilité, de diabète, de maladie thyroïdienne, et de ce que l'on appelle les maladies de système telles que le lupus.

Les examens complémentaires seront:

-un bilan biologique par prises de sang recherchant:

-une thrombophilie (risque accru de faire des thromboses)

-des auto-anticorps (lupus et antiphospholipides)

-des hyperglycémies

-des anomalies hormonales (TSH, FSH, LH)

-un examen de l'utérus par hystéroscopie diagnostique, pouvant être complétée d'une hystérosalpingographie.

-On vous proposera également à vous et votre conjoint la réalisation de caryotypes recherchant des anomalies chromosomiques.

-En cas de fausse couche tardive:

Une consultation au décours de l'accident recherchera des facteurs de risque de lésion ou de malformation utérine ou la notion d'infection génitale ou de listériose. On complètera par des prélèvements bactériologiques (vaginal, endocervical, hémocultures et analyse d'urines). L'examen du placenta et l'autopsie foetale sont utiles pour rechercher une infection ou une malformation du foetus.

-En cas de mort foetale in utero:

Une consultation au décours de l'accident recherchera des arguments pour:

-une pré-éclampsie

-un hématome rétro-placentaire

-une infection (génitale ou listériose)

-un diabète

-une malade de système

Un bilan biologique par des prises de sang recherchera:

-des troubles de l'hémostase

-un HELLP syndrome (complication d'une pré-éclampsie)

-une hémorragie foeto-maternelle

-des hyperglycémies

-des sérologies Parvovirus B19 et CMV, si besoin

L'examen du placenta et l'autopsie foetale sont utiles pour rechercher une infection, une malformation ou une anomalie chromosomique du foetus.

On vous proposera également à vous et votre conjoint la réalisation de caryotypes recherchant des anomalies chromosomiques.

La prise en charge psychologique:

La perte d'un foetus, souvent vécue aussi difficilement que la perte d'un enfant, entraîne de vives émotions chez les parents et y compris chez les membres de l'équipe soigante. Cette perte provoque un choc d'autant plus fort que l'évolution de la grossesse était normale.

Le soutien psychologique proposé au parents s'effectue en plusieurs temps. L'accompagnement est pluridisciplinaire, partagé entre l'obstétricien, le foetopathologiste, la sage-femme et le psychiatre ou le psychologue.

La tristesse s'accompagne parfois d'un sentiment de culpabilité, tel que l'impression d'être une “mauvaise mère”. Il peut y avoir des impressions de fatalité, particulièrement en cas d'antécédents personnels ou familiaux de pertes foetales similaires. Le risque est l'installation d'un deuil prolongé ou pathologique, entraînant par la suite des troubles psychosomatiques voire psychiatriques. Une dépression masquée peut survenir, auquel cas sera proposé un traitement médical ciblé. Cependant le simple fait d'en parler peut suffire à atténuer le mal-être.

Pour beaucoup de couples il est important d'organiser un rituel d'adieu. C'est pour cela qu'on leur donne la possibilité (sans pour autant imposer) de voir l'enfant décédé, de lui donner un prénom, de le déclarer à l'état civil et lui organiser des obsèques. Un souvenir réel peut favoriser le travail de deuil et diminuer le risque de relations pathologiques mère-enfant avec les enfants suivants.

Il est important de savoir que les parents sont libres d'exprimer leur souhaits concernant ces décisions, qui seront respectées sans être jugées, même s'ils choisissent de ne rien faire.

Enfin, les frères et soeurs peuvent également être affectés. Ils auront aussi besoin d'être écoutés, y compris en consultation si besoin, en prévention d'un retentissement négatif ultérieur.

En aidant le couple et son entourage à émerger de cette période sombre, la prise en charge psychologique est donc utile à la fois pour le présent et pour l'avenir.